
Lorsque le roi Nvita Nkanga, dit Antonio Ier, accéda au pouvoir après la mort de son père, il renia les traités signés par celui-ci avec le Portugal et qui ruinaient l'économie du
Kongo.
Les Portugais conspirèrent alors en soutenant divers mouvements sécessionnistes. Ainsi, le gouverneur de Luanda, Andre Vidal de Negreiros, poussa à la révolte deux
dirigeants locaux : Nsoyo Dom Antonio Alfonso Ne Wandu et Dona Isabel Ne mbwula... Pour soutenir la révolte, le gouverneur Negreiros engagea une armée composée de 200
Portugais et plusieurs milliers de soldats locaux placés sous les ordres du commandant Luis Lopes de Sequira. Peu après, Sequira reçut le renfort d'une centaine de
mousquetaires portugais et de quelques milliers de combattants africains provenant des tribus sécessionnistes Imbangala.
Sequira fit route vers Mbuila en octobre 1665.
Le roi Nvita Nkanga avait, dès juillet 1665, entreprit la réunion d'une vaste armée forte de 900 000 hommes. Le roi put également s'adjoindre les services de 300
mousquetaires, dont 29 Portugais, dirigés par l'officier métis Pedro Dias Cabral.
Finalement, ce fut à la tête d'une armée estimée entre 22 000 et 29 000 hommes que le roi du Kongo fit route vers Mbuila (Ambuila), prêt à affronter l'armée de 14 500 soldats (et
deux pièces d'artillerie) mise en place par les Portugais et leurs alliés sécessionnistes. Le roi emporta avec lui le trésor et les archives de l'Empire, par peur de leur
prise par un rival durant son absence.
La rencontre eut lieu à environ 80 lieues de la capitale de Nvita Nkanga, sur le territoire de l'actuel Angola.
Ce fut l'avant-garde africaine qui engagea la bataille vers neuf heures du matin le 29 octobre 1665 en attaquant les Portugais organisés en carrés entre une hauteur d'une part et
une zone boisée d'autre part. Après plusieurs heures de combat infructueux, l'avant-garde du Kongo, estimée à 4 000 combattants, prit la fuite après avoir perdu plusieurs
centaines de tués et de blessés.
La seconde phase de la bataille vit le roi Nvita Nkanga engager l'essentiel de ses forces au moment où les Portugais et leurs alliés tentaient de reformer leurs rangs et de se
ravitailler en munitions.
L'organisation portugaise rendit très difficile la progression des troupes du Kongo mais, forts de leur avantage numérique, les Africains purent se rapprocher de la ligne
portugaise et même commencer une manoeuvre d'encerclement de leur ennemi. Petit à petit, la position portugaise sembla se disloquer, moment que le roi de Kongo choisit pour
se lancer personnellement dans la lutte.
La bataille se poursuivit en un corps-à-corps confus, certaines unités du Kongo prenant soudainement le parti des Portugais. Ce fut peut être dans ces circonstances que le
roi Nvita Nkanga perdit la vie, atteint par une balle portugaise selon une version, frappé à la tête par un membre de sa famille passé au service des Portugais selon une autre
version...
Quoi qu'il en soit, le roi finit décapité et sa tête fut exhibée au bout d'une lance ce qui lança un mouvement de panique au sein de l'armée du Kongo.
La bataille se poursuivit finalement pour ne s'éteindre qu'au bout de six heures. Si les perte des Portugais et leurs alliés ne sont pas connues, les estimations les plus
faibles des pertes du Kongo font état de 5 000 tués ou prisonniers incluant le roi, ses deux fils, ses deux neveux, quatre gouverneurs locaux et près de 500 membres de la
noblesse.
Parmi la masse considérable de butin emportée par les Portugais figurait une grand carrosse avec des valises pleines de tissus et de deux boites remplies de bijoux précieux et de
pièces d'or. Y figurait également la couronne impériale d'argent doré offert au roi Garcia II, le père du roi Nvita Nkanga, par le pape Innocent X en 1648.
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